samedi 17 janvier 2009

Le Service National : un véritable échec


Image prise de http://www.khidmatnegara.gov.my/modullatihan.htm

Il est maintenant 18h02 chez moi, on dirait qu’il va pleuvoir, et si c’est le cas dans les camps d’entraînement du Service National, je ne sais pas comment mes amis se débrouilleront.

Dès que 2004, le gouvernement de la Malaisie a appelé des nombreux adolescents à 17 ans ou 18 ans à un Service National obligatoire. Chaque année, le gouvernement espère de dépenser 500 millions de ringgit (c’est à peu près 125 millions d’euros) pour ce projet. On sélectionne les jeunes apprentis par hasard (avec un ordinateur) parce que c’est plus juste que sélectionner par un intermédiaire. Le Service National dure trois mois. Si on est choisi pour le Service National, tant pis ! – on doit y aller ou on est puni.

Au fait, tout ça, c’était l’idée de quelqu’un qui pense que « les jeunes ne sont pas assez patriotiques ». Celui était notre Ministre de Défense, Datuk Seri Najib Tun Razak.

Mais voici la question qui se pose maintenant : à quoi sert le Service National, vraiment ?

Beaucoup de Malaisiens seront d’accord avec moi, et je n’ai pas peur de le mentionner, ici, maintenant : le Service National est un vrai échec.

Il faut noter que premièrement, les camps d’entraînement ne sont pas moyens. Il n’y a pas assez d’eau, il n’y a pas assez d’électricité, les camps ne sont pas propres, les chambres et les lits sont mal faits, et puis les meubles sont facilement cassés – comment vivre dans ces conditions ? C’est déjà difficile de prendre soin de soi, ou bien des chambres, quand on y est. L’un de mes meilleurs amis était choisi pour le Service National il y a trois ans ; il s’est reposé dans une chambre et il a cassé le lit parce qu’il pesait trop. Comme punition, l’entier groupe de garçons ont du faire des entraînements durs sur la route (et la route était chaude ! voyons que la peau commence à déchirer !). Et tout le monde sait que ce n’est pas de sa faute. La qualité des meubles alors ? Pas terrible, quoi...

Ensuite, il n’y a presque rien à faire quand les jeunes apprentis sont libres. Imaginons, il n’y a pas de livres, pas d’Internet, et on n’est pas permis d’utiliser des téléphones portables dans les camps d’entraînement. C’est comme aller en prison ! On perd notre temps là-bas, n’est-ce pas évident ? Je crois que cette fois, le gouvernement peut se défendre en disant que chaque semaine, les parents (ou bien la famille) des apprentis peuvent visiter les camps d’entraînement pour passer leur temps avec eux et alors, ils ne seront pas facilement ennuyés ; mais enfin, est-ce que c’est convivial ? Disons si quelqu’un habite à Kuala Lumpur mais le camp d’entraînement est situé très loin de l’état, c’est difficile pour les parents (ou la famille) d’y aller chaque semaine !

Le Service National est aussi connu pour le nombre des malades et des morts qui augmente. Depuis 2004, il y a toujours des reportages dans les journaux qui parlent du Service National, où les vies de certains malheureux apprentis s’achèvent. Le gros problème avec la plupart des camps d’entraînement, c’est qu’ils ne sont pas propres. Puis il n’y a pas un repas propre : il n’est pas assez cuit, ou il est expiré, et il ne goûte pas bon. On devient alors malade facilement. Et dans la plupart des cas, les docteurs qui y sont placés ne font pas attention – on dit que c’est juste l’une de ces maladies communes – et les pauvres apprentis deviennent malades à tel point qu’ils doivent être emmenés à l’hôpital. Certains ne récupèrent pas. Ce qui m’étonne, c’est le fait que le gouvernement ne regarde ces morts qu’en tant que des statistiques – on dit « qu’un petit pourcentage des apprentis sont morts – disons, 0,05% - et ça ne peut vouloir donc dire que le Service National est sûr, et qu’on peut le continuer ». Pour les parents de ces défunts apprentis, c’est autre chose. On ressentira la peine une vie entière. On a perdu quelques apprentis. On perd un moyen de 25 appentis à chaque session. C’est déjà une preuve qu’il n’est pas sûr ! Le Service National est sûr si on ne risque aucune vie !!

Les moyens d’entraînement alors ? Ben. Pas terrible. Il y a deux modules dans le Service National : l’entraînement physique et les cours. Je parlerai de l’entraînement physique tout d’abord.

Il y a des nombreuses activités dans l’entraînement physique (et honnêtement, je ne sais pas les nommer), et la manière dont qu’on s’entraîne est très dure, en effet. Il n’y a pas de sûreté quand on s’entraîne : par exemple, quelqu’un peut tomber de haut et se casser la jambe pendant l’entraînement. Oh, pas joli joli. On ne veut pas revenir, les bras cassés…

Une partie de l’entraînement qui m’étonne le plus, c’est l’entraînement avec le flingue. On utilise des M16. Mais vraiment, ça sert à quoi ? Si le gouvernement nous a dit que ça sert à nous unir, il a absolument tort. Beaucoup d’entre mes amis (et des blogeurs) qui sont allés pour le Service National m’ont dit que lorsque l’entraînement avec le M16, ils ont vu des nombreux apprentis qui se disputaient, qui s’attaquaient avec leurs flingues – juste à cause de croyances et de couleurs de peau différentes. On vit déjà dans une génération désenchantée ? Bon, il faut revoir le moyen d’entraînement.

Le deuxième module de l’entraînement – les cours – ça, c’est aussi ennuyeux. On a déjà étudié l’histoire de la Malaisie à l’école primaire et au lycée. Et si on va aux universités privées, on doit le refaire. Est-il alors nécessaire de se répéter au Service National ? Nous, les jeunes, croyons que si on répète quelque chose, ça nous fait du mal parce qu’on ne va rien retenir. Pour l’amour de l’homme qui dit que les jeunes ne sont pas assez patriotiques, on se force à étudier…

Et avant que je termine, voici un fait qu’on vient de révéler : le gouvernement dépasse le budget tout le temps. On espère de dépenser 500 millions de ringgit ; on dépense plus de 600 millions de ringgit chaque année – pour un projet inutile !

J’étais appelée pour le Service National en juillet dernier. Je dois y aller bientôt, en juin. Et personnellement, je ne vois pas comment ce projet est bon pour moi. Je ne peux pas tolérer la chaleur du soleil. Et en plus, si on m’appelle pour le Service National, je n’aurai pas une chance à deviser un plan pour aider les pauvres (je souhaite d’enregistrer un album avec des amis, et je souhaite discuter les plans entre juin et septembre). Si on m’appelle pour le Service National, je vais devoir revenir chez moi en septembre – et le premier anniversaire de la mort de ma mère, c’est le 27 août. Et puis j’ai peur de mourir. Maintenant il n’y a que mon père et moi. Si je meurs, c’est la fin !


Je n’ai qu’une chose à dire au gouvernement, et je crois que certains qui lisent cet article me comprennent : laissez-moi tranquille et laissez-moi vivre ma vie ! Le patriotisme, ce n’est pas défini par l’entraînement dur ou les cours d’histoire. Plutôt, si on est patriotique, on sera prêts à aider les autres Malaisiens – ceux autour de nous qui sont pauvres, ou bien ceux qui ont besoin d’aide. C’est ce que je souhaite de faire – c’est ma définition de patriotisme, et je ne veux pas voir mes plans en ruines à cause d’un projet inutile lancé par les autorités !

Drapeau de la Malaisie dessiné par troisnyx*

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4 commentaires:

Blogger Jolynn a dit...

Le gouvernement a trop d'argent réellement et oui, ils dépassent toujours le budget. Je n'aime pas la manière qu'ils jouent autour avec de l'argent des contribuables.

17 janvier 2009 à 19:44  
Blogger Troisnyx a dit...

Ehhhh, depuis quand ton français est devenu... pas mal du tout ? Tu m'as surprise encore. :D Et ouais, je suis d'accord avec toi.

Bon, c'est dingue mais c'est vrai : la politique, c'est un jeu.

17 janvier 2009 à 21:04  
Blogger Jolynn a dit...

J'ai utilisé réellement un traducteur en ligne.

=D

17 janvier 2009 à 22:53  
Blogger Troisnyx a dit...

Ohhhhhhhhhhh c'est pourquoi. :p

18 janvier 2009 à 10:12  

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