lundi 5 octobre 2009

Drôle d’examen, partie 1 : Parce que l’examen approche…

J’ai voulu en écrire quelque chose.

Notre système d’éducation est un peu compliqué. Tellement différent, on dirait. Je vais devoir l’expliquer avant de commencer cet article…

OK. Commençons avec l’école primaire. Les élèves commencent à l’âge de sept ans – Year 1 – 6 – et puis, à la sixième année (c’est-à-dire à l’âge de 12 ans) on doit passer un examen pour pouvoir continuer. On l’appelle l’UPSR (Ujian Pencapaian Sekolah Rendah = Test de compétence pour l’école primaire). Pour l’UPSR, on est requis de passer quatre sujets – le malais, l’anglais, les mathématiques et la science (générale).

Puis après l’UPSR, il y a les études secondaires. Et contrairement à la France, le collège et le lycée ne sont pas séparés. On l’appellerait plutôt l’école secondaire. Nous ne suivons pas la séquence de septième, sixième, cinquième etc. – c’est renversé. On va à la première généralement à l’âge de 13 ans. Alors, première, deuxième, troisième – en troisième, il y a un autre examen – le PMR (
Penilaian Menengah Rendah
= Évaluation (d’études) secondaires bases). Sept sujets sont requis pour le PMR – le malais, l’anglais, les maths, la science (générale), l’histoire, la géographie et… quoi encore ? (je ne me souviens plus… désolée… -_-")

Puis quatrième, cinquième – en cinquième, il y a UN AUTRE EXAMEN (oui, y’en a marre !) – le SPM (
Sijil Pelajaran Malaysia
= Certificat d’études malaisiennes). Cinq sujets sont obligatoires – le malais, l’anglais, les maths, l’histoire et la morale. Mais pour recevoir une bourse ou pour entrer dans l’université, ces cinq sujets ne suffiront pas. Il faut aussi d’autres sujets, selon la prédilection de l’élève. Le nombre général de sujets dans chaque école est entre huit et dix.

Pourtant, en MY, il y a une nouvelle théorie qui s’est posée : si on a plus de sujets, et plus de notes A, c’est beaucoup mieux ! Mais on aura sûrement marre de s’entourer des livres au jour le jour, n’est-ce pas… ? Alors enfin, au début de cette année, la Ministère de l’Éducation a enfin limité le nombre de sujets au SPM à dix.

Puis, la sixième base (qui prend une année) et la sixième haute (qui prend six mois). Après la sixième, on passe le STPM (
Sijil Tinggi Pelajaran Malaysia = Certificat de haute éducation malaisienne – oui, je sais, c’est plutôt littéral) ou les A-Levels – tous les deux sont équivalents au bac français. Parce que le niveau de difficulté de l’examen est si haut, nous n’osons pas étudier plus que cinq sujets. Un maximum de cinq ! L’étudiant moyen prendrait trois sujets – le minimum.


Ma cousine et quelques amis vont passer le PMR mercredi le 7 octobre, et j’espère qu’ils ont bien préparé.

Mais personnellement, je trouve qu’il y a beaucoup trop d’examens. Moi je suis entrée à l’école primaire en 1998 et j’ai fini l’école en 2007 (j’ai sauté une année, alors j’ai passé dix ans à l’école. La plupart de mes autres amis passaient onze ans). Et tout au long de ces dix ans, il y avait des examens tous les deux ou trois mois, puis l’évaluation mi-terme et finale pour chaque année, puis les UPSR, PMR et SPM…… Déjà que j’avais du mal à étudier ! Même mes parents ont souffert – surtout ma mère, parce qu’elle m’aidait avec les préparations CHAQUE ANNÉE et elle voulait toujours me voir réussir.

Un examen est une évaluation des compétences. Pas une course, pas un concours pour voir qui peut récolter le plus de notes A. Chaque A est important, sans doute, parce qu’il peut déterminer si l’élève est compétent. Mais ça doit être un A de qualité. Pourtant, tant que j’aie été à l’école, ce n’était pas la situation.

Quand l’examen approchait, tous les élèves – et je dis TOUS LES ÉLÈVES – se sont assis à la maison et ils se sont entourés des livres, des brouillons… Ils ne faisaient autre qu’étudier. Ils n’ont pas eu même le temps de sortir avec leurs amis, ni de regarder la télé, ni de se divertir… C’était notre destin, à l’âge de 12 ans (11 ans pour moi), à l’âge de 15 ans (14 ans pour moi), et à l’âge de 17 ans (16 ans pour moi). Nous étions une bande de jeunes choqués. Nous n’avions vraiment pas le temps de profiter de la vie.

Ils étudient juste pour voir un certain nombre de notes A dans leurs certificats de résultats.

Et souvent, cet A n’est pas un bon A. Je me souviens de mon PMR, que j’ai passé en 2005 – j’étais en train de passer mon test d’anglais. J’ai vu des questions ridicules, entre elles :

What is spelling bee ?
A. A bee that spells.
B. A pretty bee.
C. A language game.


Même si vous ne comprenez vraiment pas l’anglais, vous trouverez les questions plutôt faciles. Débiles, on dirait. J’ai du répondre à une trentaine ou une quarantaine de ces questions, je n’sais pas moi… et la durée de l’épreuve était une heure et demie. Dans vingt minutes, j’ai complété l’épreuve et j’ai dormi sur la table.

Et croyez-moi, même les analphabètes (j’exagère, mais vraiment…) ont eu une note A.

Vers le SPM, j’ai décidé de passer une épreuve pour un autre sujet, celui qui est très rare dans le SPM – le français. Au début j’avais peur de l’examen parce que 1) je ne savais pas qui corrigeait les épreuves, et 2) je ne connaissais pas le niveau de difficulté. Puis quand une aînée m’a passé les épreuves des années passées, elle m’a dit qu’une équipe à l’Alliance Française corrige ces épreuves. Je n’avais plus peur, parce que l’Alliance Française de KL me connaît. J’ai lu les sections de l’épreuve et voici ce que j’ai découvert :

L’épreuve a cinq sections – 1) la compréhension, 2) remplir les espaces avec un seul mot pour chaque espace, 3) compléter un dialogue, 4) un essai (on doit dépasser 180 mots), 5) (qu’est-ce qu’on va dire dans cette situation ?)

C’était FACILE ! Et ça me donnait aussi la liberté d’imaginer. On peut dire ce qu’on veut dans les sections 3, 4 et 5. La durée de l’examen était deux heures. Et on peut dire que je l’ai réussi sans effort…

Et il y a aussi des examens qui sont si difficiles, les élèves doivent étudier 24/24, 7/7 et appliquer ce qu’ils ont appris, sur tout. Il n’y a qu’un seul problème : lors de nos années scolaires (sauf le sixième), on ne nous a pas appris à appliquer ce qu’on a… appris ! Et c’est pour ça qu’on échoue.

……ça me fait poser ces questions : Pourquoi les examens sont trop faciles ou trop difficiles ? Quel est le standard ? Et surtout, quel est le but de notre éducation ?

Je suis heureuse d’avoir bien terminé le sixième cette année. Et je prie pour le succès de mes amis et mes cousines. Mais je ne cesserai pas de critiquer les matières et le niveau de l’éducation.

À suivre :

Partie 2 : Pourquoi La Morale ?
Partie 3 : C’est pour ça que nous ne nous appelons pas locuteurs du malais

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