mercredi 28 octobre 2009

Drôle d’examen, partie 3 : C’est pour ça que nous ne nous appelons pas des locuteurs du malais

À venir…

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mercredi 14 octobre 2009

Drôle d’examen, partie 2 : Pourquoi la morale ?

J’avais dit dans Partie 1 que la morale est l’un des sujets requis pour le SPM.

Vous direz que j’ai un poil sur la main, que je n’aime pas étudier, et oui, c’est vrai. Mais j’ai une telle haine pour la morale, je veux que ce sujet soit aboli.

Pour la morale, il y a une épreuve écrite et un projet (où on doit rendre service à la communauté et en parler/écrire).

Vous trouverez incroyable que nous avons des livres de texte pour ce sujet. Tout d’abord, pourquoi y a-t-il des livres de texte ? Si ce sujet sert vraiment à augmenter notre moral et développer des valeurs, on ne peut pas les apprendre d’un livre de texte. Nous devons les pratiquer. Pourtant, je ne vois vraiment pas la pratique parmi nos élèves. Le projet est aussi inutile : parce que notre temps est très limité, la plupart des élèves posent pour la caméra simplement pour prouver que « nous étions là, nous avons fait ça, vous ne pouvez plus vous en douter ». Ils ne font rien pour aider l’organisation qu’ils prétendent aider. C’est la malhonnêteté, voilà ! C’est aussi injuste, parce que quelqu’un qui n’a pas de valeurs, mais qui étudie durement, peut récolter un A pour l’épreuve écrite.
À quoi sert un A pour la morale si les élèves n’ont pas du tout de valeurs ?

Ensuite, à chacun, son point de vue. Chaque élève a une manière différente pour expliquer une certaine vertu. L’honnêteté, par exemple. Pourtant, le système d’éducation ne respecte vraiment pas ce fait. Au lieu de nous donner la liberté de nous exprimer, nous devons mémoriser CHAQUE MOT de la définition de chaque vertu (selon le livre du texte), et pour quoi ? Ça restreint la créativité des élèves, leur compétence pour penser de manière critique. Grâce à la morale, grosse faute de notre système d’éducation, nous devenons des robots, programmés à écrire les mêmes mots dans chaque épreuve. (Puis les examinateurs ne seront-ils pas ennuyés ?)

Une autre chose qui m’attriste, c’est qu’on ne parle pas des exemples moraux du monde : Martin Luther King, Robert Badinter, Mère Teresa, entre autres. On ne nous donne pas l’inspiration pour agir et changer la situation. Si la morale ne peut pas nous faire agir, elle n’a pas de fonction. Parce que si la Ministère de l’Éducation dit incessamment que les jeunes sont l’espoir du monde entier, et si nous n’agissons pas, ça veut simplement dire que les plans pour développer les valeurs des jeunes ne sont que des échecs.

Finalement, nous avons beaucoup trop de sujets à étudier. Cela applique surtout aux élèves qui apprennent les SVT/SES (je les ai étudiées au lycée). Nos précieuses heures, qu’on aurait passées pour se concentrer aux sujets clés comme les maths et les SVT/SES, sont perdues simplement parce qu’on étudie la morale. Lorsque j’ai été en cinquième, j’ai passé huit heures par semaine pour mémoriser les définitions et les mots clés des vertus. Et pour rien, en fait. Aujourd’hui, deux ans après la fin de mes années scolaires, je trouve que les définitions/mots clés ne servent à rien.

Je ne vais rien dire pour conclure mon argument. Essayez de trouver les bonnes qualités de ce sujet ; peut-être on va débattre. Mais si vous n’arrivez pas à en trouver, vous comprenez bel et bien qu’on doit fermer (et possiblement brûler) les livres de texte pour la morale.


À suivre :
Partie 3 : C’est pour ça que nous ne nous appelons pas locuteurs du malais

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lundi 5 octobre 2009

Drôle d’examen, partie 1 : Parce que l’examen approche…

J’ai voulu en écrire quelque chose.

Notre système d’éducation est un peu compliqué. Tellement différent, on dirait. Je vais devoir l’expliquer avant de commencer cet article…

OK. Commençons avec l’école primaire. Les élèves commencent à l’âge de sept ans – Year 1 – 6 – et puis, à la sixième année (c’est-à-dire à l’âge de 12 ans) on doit passer un examen pour pouvoir continuer. On l’appelle l’UPSR (Ujian Pencapaian Sekolah Rendah = Test de compétence pour l’école primaire). Pour l’UPSR, on est requis de passer quatre sujets – le malais, l’anglais, les mathématiques et la science (générale).

Puis après l’UPSR, il y a les études secondaires. Et contrairement à la France, le collège et le lycée ne sont pas séparés. On l’appellerait plutôt l’école secondaire. Nous ne suivons pas la séquence de septième, sixième, cinquième etc. – c’est renversé. On va à la première généralement à l’âge de 13 ans. Alors, première, deuxième, troisième – en troisième, il y a un autre examen – le PMR (
Penilaian Menengah Rendah
= Évaluation (d’études) secondaires bases). Sept sujets sont requis pour le PMR – le malais, l’anglais, les maths, la science (générale), l’histoire, la géographie et… quoi encore ? (je ne me souviens plus… désolée… -_-")

Puis quatrième, cinquième – en cinquième, il y a UN AUTRE EXAMEN (oui, y’en a marre !) – le SPM (
Sijil Pelajaran Malaysia
= Certificat d’études malaisiennes). Cinq sujets sont obligatoires – le malais, l’anglais, les maths, l’histoire et la morale. Mais pour recevoir une bourse ou pour entrer dans l’université, ces cinq sujets ne suffiront pas. Il faut aussi d’autres sujets, selon la prédilection de l’élève. Le nombre général de sujets dans chaque école est entre huit et dix.

Pourtant, en MY, il y a une nouvelle théorie qui s’est posée : si on a plus de sujets, et plus de notes A, c’est beaucoup mieux ! Mais on aura sûrement marre de s’entourer des livres au jour le jour, n’est-ce pas… ? Alors enfin, au début de cette année, la Ministère de l’Éducation a enfin limité le nombre de sujets au SPM à dix.

Puis, la sixième base (qui prend une année) et la sixième haute (qui prend six mois). Après la sixième, on passe le STPM (
Sijil Tinggi Pelajaran Malaysia = Certificat de haute éducation malaisienne – oui, je sais, c’est plutôt littéral) ou les A-Levels – tous les deux sont équivalents au bac français. Parce que le niveau de difficulté de l’examen est si haut, nous n’osons pas étudier plus que cinq sujets. Un maximum de cinq ! L’étudiant moyen prendrait trois sujets – le minimum.


Ma cousine et quelques amis vont passer le PMR mercredi le 7 octobre, et j’espère qu’ils ont bien préparé.

Mais personnellement, je trouve qu’il y a beaucoup trop d’examens. Moi je suis entrée à l’école primaire en 1998 et j’ai fini l’école en 2007 (j’ai sauté une année, alors j’ai passé dix ans à l’école. La plupart de mes autres amis passaient onze ans). Et tout au long de ces dix ans, il y avait des examens tous les deux ou trois mois, puis l’évaluation mi-terme et finale pour chaque année, puis les UPSR, PMR et SPM…… Déjà que j’avais du mal à étudier ! Même mes parents ont souffert – surtout ma mère, parce qu’elle m’aidait avec les préparations CHAQUE ANNÉE et elle voulait toujours me voir réussir.

Un examen est une évaluation des compétences. Pas une course, pas un concours pour voir qui peut récolter le plus de notes A. Chaque A est important, sans doute, parce qu’il peut déterminer si l’élève est compétent. Mais ça doit être un A de qualité. Pourtant, tant que j’aie été à l’école, ce n’était pas la situation.

Quand l’examen approchait, tous les élèves – et je dis TOUS LES ÉLÈVES – se sont assis à la maison et ils se sont entourés des livres, des brouillons… Ils ne faisaient autre qu’étudier. Ils n’ont pas eu même le temps de sortir avec leurs amis, ni de regarder la télé, ni de se divertir… C’était notre destin, à l’âge de 12 ans (11 ans pour moi), à l’âge de 15 ans (14 ans pour moi), et à l’âge de 17 ans (16 ans pour moi). Nous étions une bande de jeunes choqués. Nous n’avions vraiment pas le temps de profiter de la vie.

Ils étudient juste pour voir un certain nombre de notes A dans leurs certificats de résultats.

Et souvent, cet A n’est pas un bon A. Je me souviens de mon PMR, que j’ai passé en 2005 – j’étais en train de passer mon test d’anglais. J’ai vu des questions ridicules, entre elles :

What is spelling bee ?
A. A bee that spells.
B. A pretty bee.
C. A language game.


Même si vous ne comprenez vraiment pas l’anglais, vous trouverez les questions plutôt faciles. Débiles, on dirait. J’ai du répondre à une trentaine ou une quarantaine de ces questions, je n’sais pas moi… et la durée de l’épreuve était une heure et demie. Dans vingt minutes, j’ai complété l’épreuve et j’ai dormi sur la table.

Et croyez-moi, même les analphabètes (j’exagère, mais vraiment…) ont eu une note A.

Vers le SPM, j’ai décidé de passer une épreuve pour un autre sujet, celui qui est très rare dans le SPM – le français. Au début j’avais peur de l’examen parce que 1) je ne savais pas qui corrigeait les épreuves, et 2) je ne connaissais pas le niveau de difficulté. Puis quand une aînée m’a passé les épreuves des années passées, elle m’a dit qu’une équipe à l’Alliance Française corrige ces épreuves. Je n’avais plus peur, parce que l’Alliance Française de KL me connaît. J’ai lu les sections de l’épreuve et voici ce que j’ai découvert :

L’épreuve a cinq sections – 1) la compréhension, 2) remplir les espaces avec un seul mot pour chaque espace, 3) compléter un dialogue, 4) un essai (on doit dépasser 180 mots), 5) (qu’est-ce qu’on va dire dans cette situation ?)

C’était FACILE ! Et ça me donnait aussi la liberté d’imaginer. On peut dire ce qu’on veut dans les sections 3, 4 et 5. La durée de l’examen était deux heures. Et on peut dire que je l’ai réussi sans effort…

Et il y a aussi des examens qui sont si difficiles, les élèves doivent étudier 24/24, 7/7 et appliquer ce qu’ils ont appris, sur tout. Il n’y a qu’un seul problème : lors de nos années scolaires (sauf le sixième), on ne nous a pas appris à appliquer ce qu’on a… appris ! Et c’est pour ça qu’on échoue.

……ça me fait poser ces questions : Pourquoi les examens sont trop faciles ou trop difficiles ? Quel est le standard ? Et surtout, quel est le but de notre éducation ?

Je suis heureuse d’avoir bien terminé le sixième cette année. Et je prie pour le succès de mes amis et mes cousines. Mais je ne cesserai pas de critiquer les matières et le niveau de l’éducation.

À suivre :

Partie 2 : Pourquoi La Morale ?
Partie 3 : C’est pour ça que nous ne nous appelons pas locuteurs du malais

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jeudi 1 octobre 2009

Parce que personne ne comprend : Partie II

Chaque fois je vois au moins un clip d’un concert – de n’importe quel concert contemporain – je pleure.

Parce que je souhaite prendre ma place sur la scène un jour.

Mais voyons… je ne suis pas si chanceuse. Tant que les jeunes titans en musique – Alizée et Lisa – ont été guidées par la même personne (qui n’est autre que Mylène Farmer), je suis mon seul guide. Maman était mon guide avant, et partager ma passion pour la musique avec elle, ça me rendait heureuse. Mais aujourd’hui elle n’est plus là… Et parfois je me demande si je ne me trompe pas…

Je pleure. Je prie. Je demande aux amis. Je ne trouve aucune solution.

Je me suis toujours aperçue comme ça (vous pouvez l’appeler une comparaison, si vous voulez) : Alizée est plus âgée que moi. Lisa est plus jeune de moi. Entre elles il y a une différence de quatorze ans. Moi, j’ai dix-huit ans et je me trouve… au milieu. Les deux chanteuses ont déjà eu leur chance à être célèbre. Je veux être la prochaine.

Pourtant, pour une Malaisienne, je rêve immense. Parfois, je dois admettre, je suis si confiante, à tel point que je peux me voir avec un prix en main. On n’aime pas ça. Je souhaite toujours que l’on comprenne, mais est-ce qu’on comprend vraiment ? Puis, je fais partie des « autres gens », ceux qui n’ont apparemment pas la voix et le potentiel d’unir le peuple, et je dois travailler trois fois plus durement que quelques autres pour me faire un nom. Je dis honnêtement, pour quelqu’un comme moi, être reconnu dans son pays natal, c’est demander trop.

Maman avait cru que mon domaine de préférence, c’est la musique. Mais qu’est-ce que je vais faire à cette trentaine de brouillons sonores ? Et mes idées alors ? Pour l’instant je ne vois que le noir. Il n’y a aucune opportunité. J’en ai marre d’attendre. Je n’aime pas attendre le bon moment pour rendre ma famille fière. Pour moi, n’importe quel moment est le bon moment.

Je veux commencer maintenant.

Pff, je rêve. Je ne peux jamais commencer.

Je fais de la musique et je chante aux quatre murs de ma chambre, et c’est tout ce qui arrive au jour le jour.

Oui. C’est ma sombre destinée.

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